Marion Joffle, jeune normande de 20 ans, prépare la traversée de la Manche à la nage. Atteinte d’un sarcome épithélioïde à l’âge de 5 ans, elle se bat aux côtés des enfants en leur offrant, par ce défi, une lueur d’espoir.
Touchés par son histoire, les membres du groupe de travail RSE d’AMi2 ont décidé de soutenir son projet et ont proposé qu’AMi2 participe financièrement pour aider Marion à réaliser ce défi.
Nous en avons profité pour lui poser quelques questions :
L’idée de ce projet existe depuis bien longtemps. Je suis passionnée par le sport notamment la natation depuis l’âge de 8 ans, mais aussi l’aventure et les voyages. La Traversée de la Manche, également nommée « l’Everest de la natation » est un grand défi et représente un réel challenge pour tout nageur qui se lance dans cette aventure. Braver les courants, le froid et la fatigue amènent au dépassement de soi.
Je suis nageuse d’eau libre et mon parcours sportif est atypique. Je suis attirée par la nage en extrême parce qu’elle nécessite autre chose que de l’entrainement. Être en relation avec la nature et progresser avec elle procure une sensation magique. Et naturellement, après quelques épreuves de longue distance en eau libre, l’idée de traverser la Manche s’est révélée comme l’aboutissement d’un combat que j’ai très vite associé à celui de mon enfance.
En effet, à l’âge de 5 ans, les médecins m’ont découvert une maladie orpheline : le sarcome épithélioïde. Son traitement a été chirurgical : amputation du majeur droit et suivi médical pendant une dizaine d’années.
En avril 2017, je me suis engagée à nager sous les couleurs de l’Institut Curie. Ma main est devenue ma force ! Un symbole d’espoir pour tous ces enfants qui combattent la maladie. C’est pour cette raison que je souhaite porter la jonquille de Curie lors de ma traversée.
L’idée principale était de réussir à acclimater mon corps au froid et à l’habituer à supporter des températures basses pour la traversée. Des amis nageurs, adultes, m’ont parlé cette discipline et m’ont proposé de « tester ».
J’ai découvert l’Ice swimming en 2018 en Allemagne. Très surprise et très éprouvée par la première épreuve, j’ai tout de suite su que j’irai plus loin. Plusieurs questions se posent alors, jusqu’où mon corps peut aller, en suis-je capable ? Là aussi, cette discipline me pousse à franchir des limites, et c’est ce que j’aime et recherche, mais jamais sans excès. Il n’est pas utile de se mettre en danger.
L’ice swimming m’a été précieuse car elle apprend à être fort mentalement et cette expérience n’en sera que bénéfique pour la traversée de la Manche. Avec l’eau froide, on a cette sensation d’être tout simplement vivant.
J’ai commencé la nage en eau libre à l’âge de 12 avec le tour du Roc à Granville. Il s’agissait déjà de nager en mer. J’ai adoré cette perception de l’eau sous tous ses aspects, le froid, les vagues, l’orientation ! Un peu moins les méduses. Depuis, j’ai participé à plusieurs étapes d’eau libre. Je suis désormais plus expérimentée ce qui me permet d’envisager des distances plus longues comme cette année, en 2019, avec ma participation à deux 25 km en quinze jours d’écart. Ces compétitions entrent dans le cadre de ma préparation. Je suis inscrite depuis septembre 2018 à l’EN CAEN, qui m’offre l’opportunité de nager deux fois par jour si je le souhaite. Nous sommes en groupe au stade nautique et je suis souvent seule en compétition. Mon coach actuel me prépare aussi à l’eau froide et je dispose de conditions optimales pour progresser.
Le projet a débuté par la pré-réservation en 2017 d’un pilote anglais. Une semaine a été bloquée, celle du 9 au 15 septembre 2020. Il s’agit d’Eddie Spelling et son bateau Anastasia. C’est lui qui décidera du jour, de l’heure de départ en fonction de la météo et des courants. Un arbitre sera également à bord pour surveiller et valider ma traversée. La traversée ne se fait que dans un sens car le gouvernement français refuse d’assurer la sécurité des nageurs estimant qu’elle est trop dangereuse étant une autoroute maritime. Seules les deux associations anglaises sont habilitées à inscrire les nageurs qui souhaitent tenter la traversée.
La préparation à cet événement se déroule en plusieurs étapes :
Physique :
Logistique :
Un équipage doit être constitué pour assurer ma surveillance tout au long de la traversée, le ravitaillement et m’encourager. Il est en cours de constitution, le Docteur Daniel ORBACH, mon coach, ma mère, sont d’ores et déjà sur la liste, deux autres personnes sont prévues.
Il me faudra par conséquent réserver une semaine d’hébergement en Angleterre pour l’équipage ainsi que la restauration.
Financière :
Le budget prévisionnel peut varier en fonction du choix des compétitions, mon calendrier sera défini progressivement en fonction de l’avancée des fonds récoltés.
Pour le moment, nous estimons ce budget à 14 000 euros, en comptant la communication (banderole, badges, drapeau, flyers…), la préparation, ainsi que le frais dû à cette traversée (hébergement, matériel, assurance et autres…)
Les fonds récoltés couvrent bientôt l’intégralité de mon budget prévisionnel. Néanmoins, j’ai toujours ma cagnotte leetchi en ligne pour m’aider à récolter les derniers fonds !
Un grand nombre de sponsors m’ont soutenu dans ma démarche. Les équipements de l’équipage ont été pris en charge par NORMANDIE LISIEUX et nous avons également reçu une Subvention du Département du Calvados. De même, MP France, BEAUTY SANE, SNSM, Olipur CAEN, La SCA NORMANDE, le GIL de Lisieux, la mairie de Trouville sur Mer et AMi2 m’accompagnent dans ce projet.
Nous faisons actuellement la vente de badges sur des foires, marchés ou manifestations, et dons divers à l’association Hell’eau la vie.
Mon objectif est de récolter des fonds au-delà du budget prévisionnel et pouvoir offrir un beau chèque à l’Institut Curie. Une rencontre sera organisée à l’Institut avec l’ensemble des partenaires qui m’auront aidée dans cette belle aventure.
Je n’ai actuellement fait aucun démarchage. J’ai obtenu certains sponsors grâce à mes résultats en Ice swimming et à la communication médiatique de mon projet.
J’ai en effet bénéficié de deux reportages sur deux chaînes nationales :
Les présentations réalisées actuellement ont été à la demande des entreprises ou d’élus locaux. J’apprécie d’ailleurs, avoir l’occasion de m’exprimer et répondre aux questions qui pourraient m’être posées.
D’autres communications sur le projet sont à venir :
J’envisage également d’écrire un livre à l’issue de la traversée, je suis d’ailleurs à la recherche d’un éditeur.