avait annoncé un rapport 2018 de la Banque mondiale intitulé What a Waste 2.0 : A Global Snapshot of Solid Waste Management to 2050. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quels sont les modes de gestion des déchets utilisés aujourd’hui ? Comment se dessine l’avenir avec les déchets ? C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article !
Conformément à la définition utilisée par l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) pour présenter la notion, un déchet correspond à “toute substance ou tout objet, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention de se défaire.” On peut les répartir en 4 grandes catégories :
1- Les déchets agricoles
Les déchets agricoles arrivent en première place avec 3,75 millions de tonnes jetées chaque année. On y retrouve les déchets de forêt, de culture ou d’élevage, tels que le marc de raisin, les déchets de fruits, de légumes ou ceux liés à l’industrie de la viande par exemple. Ces éléments ont l’avantage, pour la plupart, d’être biodégradables. Ils peuvent donc être réutilisés pour l’engrais et la nourriture du bétail notamment, sans passer par la case déchets.
2- Les déchets du bâtiment
Viennent ensuite les déchets du bâtiment et leur 1 million de tonnes annuelles. La plupart d’entre eux se composent de gravats de démolition comme des briques ou des blocs de béton. Ils sont considérés comme inertes, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas dangereux pour l’environnement. En revanche, ils ne se décomposent pas, ce qui pose problème sur le long terme au vu de leur quantité.
3- Les déchets industriels et commerciaux
Les déchets industriels et commerciaux représentent quant à eux 98 millions de tonnes chaque année, et englobent le bois, le papier, le carton, la ferraille, parmi bon nombre d’autres matières.
4- Les déchets ménagers
Enfin, les déchets ménagers arrivent en 4ème position avec 47 millions de tonnes par an, qui vont des restes d’aliments aux emballages en passant par les flacons et les magazines. Certains peuvent aussi se révéler potentiellement dangereux pour l’homme et l’environnement. C’est le cas des piles, des ampoules, des peintures et des produits chimiques divers, également utilisés dans le secteur de l’industrie.
Le terme de « gestion des déchets », quant à lui, englobe de manière générale toute activité participant à l’organisation de la prise en charge des déchets depuis leur production jusqu’à leur traitement final. En France, c’est l’État qui détermine la prise en charge de tous les types de déchets.
À ce jour, les déchets issus des activités économiques sont sous la responsabilité de leurs producteurs respectifs. C’est le principe de « pollueur – payeur » en gestion des déchets. Tout producteur ou détenteur d’un déchet est responsable de ce déchet, de son utilisation jusqu’à son élimination ou sa valorisation finale. Ils doivent donc faire appel à des prestataires privés ou mettre en place des procédures de tri et de réemploi de manière individuelle. Le problème de ce système, c’est qu’il n’arrête en rien la production colossale de déchets chaque jour ! L’Union Européenne a donc dû définir une “hiérarchie des modes de traitement” pour coller
aux objectifs de la transition vers une économie circulaire et accompagner les personnes dans la gestion de leurs déchets. Ainsi, le détenteur d’un déchet doit, dans l’ordre :
En France, la hiérarchisation des modes de traitement est accompagnée par plusieurs lois pour encadrer la gestion des déchets : la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en août 2015, et la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, votée en février 2020.
Leur objectif commun est d’agir pour le climat et de préserver les ressources naturelles de la terre et la biodiversité grâce à un ensemble d’objectifs chiffrés et de moyens d’action concrets mis à disposition de la nation.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit, entre autres, de sortir du plastique jetable d’ici 2040. Elle prévoit aussi des actions de lutte contre le gaspillage avec l’interdiction d’éliminer les invendus non-alimentaires, la réduction du gaspillage alimentaire de 50 % par rapport à 2015 pour les secteurs de la distribution alimentaire et de la restauration collective d’ici 2025, ou le tri des déchets organiques rendu obligatoire pour les professionnels, les collectivités locales, les industriels et les particuliers à compter du 31 décembre 2023.
Philippe Millon, Responsable de la maintenance à l’EHPAD et l’établissement SSR de Tallard.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter et présenter votre établissement ?
Je suis Philippe Millon, Responsable de la maintenance de nos deux sites situés à Tallard dans les Hautes Alpes : un établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR) qui compte 90 lits et un EHPAD qui compte 66 lits. Nous sommes 145 salariés.
Quels sont vos enjeux en termes de déchets ?
Nous avions à cœur de mettre en place des actions de développement durable pour avoir un impact positif sur la nature. L’ARS a proposé de nous soutenir à travers deux subventions : une pour l’investissement du matériel et une autre pour le développement durable. Nous avons alors choisi d’investir dans la solution proposée par Waste Valorisation, un éco-digesteur qui a été financé à 50% par l’Etat.
C’est un bon investissement pour le développement durable et pour éviter des coûts supplémentaires liés à la production de déchets.
Pouvez-vous nous présenter ces solutions ? Comment fonctionnent elles ?
Le but derrière l’acquisition de ces machines était d’avoir un système simple d’utilisation : pouvoir jeter directement les déchets dans la benne.
Nous avons investi dans la solution O&A (Organique & Alimentaire) au mois de novembre 2021, et nous avons commencé à utiliser la solution C&P (Couches & Protections) en mars 2022.
Le plus important est de sensibiliser le personnel aux produits autorisés à être retraités. Par exemple, il faut éviter de mettre des antiseptiques car cela risque de tuer les bactéries actives présentes dans les cuves des machines. Tout le consommable que l’on jette est mis dans des conteneurs spéciaux. Chez nous, on y met aussi les DASRI (Déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés). Pour le moment, on la vide tous les 15 jours. Maintenant que l’on a la machine, nous n’avons plus besoin de payer la collecte du papier.
Pouvez-vous nous donner des chiffres concrets du nombre de déchets produits chaque année par votre centre médical ?
Je ne dispose pas de chiffres, par contre, grâce à la solution Waste Valorisation, on va pouvoir savoir à peu près ce que l’on passe dans la machine et combien on en sort. Aussi bien pour l’alimentaire que pour les couches.
Comment les collaborateurs ont-ils réagi face à la mise en place de ces solutions ?
Il y a forcément encore et toujours un petit temps d’adaptation même si cela est très facile d’utilisation. Chez nous, tout le monde a accès aux machines de Waste Valorisation, j’ai simplement enlevé le bouton qui permettait d’ouvrir la porte, en le remplaçant par un digicode pour qu’aucune personne extérieure aux établissements ne puisse l’ouvrir et que la sécurité des machines soit garantie.
Que faites-vous de la matière après la revalorisation des machines ?
Nous récupérons la matière résiduelle en inversant le système, qui la décharge tout seul dans des caissons à disposition. On la met ensuite dans des sacs que Waste Valorisation récupère et traite. On peut également mettre cette matière dans des bennes à ordures ménagères.
Ces solutions vous ont-elles permis de réduire la quantité de déchets produits par vos établissements ? Des chiffres à nous partager ?
Oui, parce qu’en moyenne, on passe à peu près 3 tonnes de déchets au niveau des couches et DASRI papiers tous les 15 jours mais la machine en ressort 300 kilos, ce qui n’est franchement pas négligeable !
Est-ce que cela rentre dans le cadre de vos démarches RSE ?
Tout à fait et d’un point de vue environnemental, Monsieur le Maire est très content que l’on ait acquis cette machine, qui est plutôt valorisante. Nous en sommes très satisfaits.
Avez-vous mis en place d’autres actions RSE ?
Mon cuisinier et moi, nous sommes ambassadeurs du développement durable. Cela fait longtemps que l’on agit pour la planète : tri des cartons, remplacement des ampoules et tubes fluorescents par des LEDs, économiseurs d’eau, isolation des planchers bas et planchers haut grâce à des aides de l’État…. J’ai fait profiter de l’idée des solutions Waste Valorisation à d’autres établissements qui n’y croyaient pas, je leur ai dit “Faites le quand vous pouvez, cela vaut le coup.”
Recommanderiez-vous les solutions de Waste Valorisation à vos pairs ?
Bien entendu, je les ai déjà recommandé à plusieurs établissements, il y a beaucoup de personnes qui viennent voir la machine que l’on a installée chez nous. J’ai aussi des contacts téléphoniques avec d’autres établissements qui utilisent cette solution. L’important est de bien suivre le mode d’emploi et de ne jeter que ce qui est recommandé. Il faut forcément s’adapter et faire des réglages, le directeur technique de chez Waste Valorisation est très investi et disponible, si j’ai un souci, je sais que je peux l’appeler.