Le compostage est une méthode de revalorisation des déchets déjà bien établie, qui se popularise de plus en plus. D’abord plébiscité par les agriculteurs et les particuliers, il gagne progressivement du terrain au sein des entreprises qui se mettent en conformité avec les lois françaises de transition écologique.
La loi du 12 juillet 2010, dite loi Grenelle 2, a instauré une obligation de tri à la source et de valorisation par les gros producteurs de biodéchets. Mais, c’est seulement à partir du 1er janvier 2016, que les producteurs de plus de 10 tonnes de biodéchets par an, ont été concernés. Cette obligation a été étendue aux personnes qui produisent ou détiennent plus de 5 tonnes de biodéchets par an, depuis le 1er janvier 2023 (loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire modifiant l’article L. 541-21-1 du code de l’environnement). Et dès le 1er janvier 2024, c’est l’ensemble des biodéchets qui devra faire l’objet d’une collecte séparée pour être valorisés.
Dessin du mois par Ian Dairin, illustrateur et salarié chez AMi2.
Encore une fois, la loi définit deux façons uniques de valoriser les biodéchets : le compostage et/ou la méthanisation. Lorsque l’on parle compostage, on pense immédiatement au bac au fond du jardin : le compostage dit traditionnel, mais ce n’est pas la seule.
Comparaison entre le compostage traditionnel et le compostage par fermentation accélérée.
Tout d’abord, le compostage traditionnel nécessite une bonne compréhension des aspects techniques (équilibrage entre couches carbone, azote) et aération régulière (pour les apports en oxygène). Ce n’est pas pour rien que c’est l’affaire d’un « Maître composteur » au sein des services spécialisés des collectivités.
Nécessitent de la maintenance : il faut alterner régulièrement les types de déchets, surveiller le taux d’humidité, etc.
Brassage nécessaire jusqu’à quatre fois par semaine pour permettre à l’air de circuler et oxygéner les micro-organismes.
Risques sanitaires : mauvaises odeurs, contaminations, prolifération de rongeurs et d’insectes nuisibles.
Installation et mise en oeuvre complexe : le lieu d’installation doit être approprié entre les odeurs, les risques de nuisibles & rongeurs.
Bref, beaucoup de contraintes qui peuvent parfois décourager de faire un geste pour la planète. Pour répondre à ces freins éventuels, le compostage par fermentation accélérée peut également être une solution privilégiée et durable.
Dans cette perspective, une entreprise française, Waste Valorisation, a conçu et mis au point un procédé innovant, fruit de plusieurs années de recherche & développement, et d’un partenariat avec le CNRS : une digestion micro-organique contrôlée, issue d’un consortium microbiologie 100% français, incluant un processus de stérilisation en quelques heures.
Le principe ? Une machine autonome, destinée aux déchets organiques et alimentaires, dont les micro-organismes qu’elle contient, sont actifs en continue et “digèrent” les déchets en moins de 10h et réduit de 90% le volume et le poids initial des déchets introduits dans la cuve.
Cette alternative au compostage traditionnel ne nécessite quasiment pas de manipulation et elle permet ainsi de réduire drastiquement le besoin de personnels d’entretien. Les micro-organismes du consortium font le travail !
Équipée de filtres à charbon à base de noix de coco, la machine également appelée WASTIE O&A est conçue pour ne laisser passer aucune mauvaise odeur, ce qui est un inconfort encore présent dans le compostage traditionnel.
Enfin, les cuves étanches de la machine ainsi que les conditions de température et de pH permettent un milieu où les nuisibles (insectes, rongeurs…) ne peuvent pas survivre.
Pouvez-vous présenter la société Waste Valorisation ?
Chez Waste Valorisation, nous sommes inventeurs, concepteurs et fabricants de machines à valoriser les déchets. On a deux types de machines, une machine à valoriser les déchets organiques et alimentaires (O&A) qui les transforme en compost normalisé ou en matière première pour les centres de méthanisation. Et nous avons également une machine qui transforme en isolant pour les combles, les couches pour bébés, les protections incontinence, alèse, papier et carton (C&P).
Quelle définition donneriez-vous à la revalorisation des déchets ?
La revalorisation des déchets, c’est transformer des déchets en matière première de façon à pouvoir les réutiliser dans d’autres fonctions. On prend un déchet unique et on le revalorise en matière première.
Quels sont les différents types de revalorisation existants à l’heure actuelle ?
Aujourd’hui, à part la revalorisation des déchets organiques et des déchets alimentaires où il commence effectivement à y avoir des machines coréennes, chinoises et indiennes qui arrivent sur le marché, nous sommes les seuls au monde à valoriser les couches, le papier, les cartons ou les protections d’incontinence et les seuls aussi à valoriser les DASRI (Déchets d’activités de soins à risques infectieux).
Selon vous, quels sont les enjeux majeurs en matière de revalorisation des déchets ? Pourquoi est-il important
pour nos établissements adhérents, de prendre en compte ce sujet ?
C’est un sujet important, d’abord parce que la réglementation change. Ensuite parce qu’il y a de plus en plus de déchetteries qui ferment, ce qui oblige les collecteurs à faire de plus en plus de kilomètres pour décharger les déchets. Troisièmement parce que l’enfouissement est interdit en France et que l’incinération sera interdite d’ici 2027.
Donc, aujourd’hui, quels sont les enjeux ?
Je dirais qu’il y a un enjeu environnemental, car grâce à la revalorisation sur site vous avez beaucoup moins d’impact carbone que si des camions passaient régulièrement chez vous. Je dirais aussi qu’il y a un enjeu économique, car la revalorisation des déchets sur site permet de ne plus dépendre des coûts d’augmentation des collecteurs. Enfin, j’évoquerais le fait que la revalorisation des déchets est un très grand progrès, car d’un déchet alimentaire, il est maintenant possible d’en faire du compost normalisé. Ce compost ne peut pas être vendu mais il peut être donné. C’est donc un élan de solidarité qui peut se créer entre vos établissements et nos paysans.
Comment Waste Valorisation peut-il accompagner les adhérents sur ce sujet ?
Nous proposons à tous les adhérents AMi2, mais également à tous nos clients, un accompagnement personnalisé clé en main. Autrement dit, nous évaluons les besoins de l’établissement pour définir le type de machine qu’il faut installer. Puis nous réalisons un audit pour s’assurer que la machine ne soit pas surdimensionnée ou sous-dimensionnée à l’utilisation qu’on souhaite en faire. Deuxièmement, nous proposons la collecte gratuite des flux sortants des clients, que ce soit en direct ou en passant par l’un de nos partenaires. Enfin, on est conscients que certains établissements, notamment les maisons de retraite, n’ont pas forcément les budgets pour investir immédiatement dans nos machines. On a donc notre partenaire ITL (filiale de la Société Générale) qui peut vous accompagner soit avec de la location, soit avec de la location avec option d’achat. Cela permet aux clients d’avoir un loyer fixe pendant 5 ou 10 ans, sans risque d’augmentation de tarif.
Stéphane Barou, Directeur Général de la société Waste Valorisation
Quelle est la différence entre vos propositions et celles proposées par d’autres acteurs (collecte, compostage, …) ?
Tout simplement, les autres acteurs collectent des déchets alors que nous, nous collectons de la matière première. Il faut savoir que nos machines réduisent de 90% le poids et le volume des déchets que vous leur donnez. Le problème avec la collecte traditionnelle, c’est qu’elle oblige les adhérents à disposer de conteneurs pour stocker leurs déchets et d’un local réfrigéré pour les déchets alimentaires. Avec la revalorisation sur site, il n’y a pas ce souci-là ! De plus, les machines O&A et C&P sont anti-odeurs et anti-prolifération des rongeurs nuisibles contrairement à la collecte traditionnelle.
Le 100% Français est-important pour vous ?
Oui c’est important ! Nous avons de vrais talents en France et dans tous les secteurs d’activité ! Notre pays a priori n’a que 8% d’industries en France, contre 25% en Allemagne. Et on voit bien que les pays qui s’en sortent sont ceux qui produisent chez eux. Le Made in France a toujours été un gage de qualité et cela depuis des années ! C’est également une sécurité pour nos clients en termes de pièces détachées. En effet, tous nos fournisseurs sont français et 80% d’entre eux sont dans notre région. Comment le prix de vos machines sont-ils perçus sur le marché ? On est sur un prix qu’on est capable d’expliquer. Il est vrai que jusqu’en 2020, les prospects trouvaient que nos tarifs étaient un petit peu élevés. Cela s’explique par les augmentations significatives des coûts de collecte qu’ils ont subi ces dernières années. Mais, justement, lorsqu’on leur explique que grâce à nos machines ils peuvent maîtriser leurs coûts de traitement et arrêter d’être dépendants des aléas de la collecte, la barrière du prix disparaît et l’engouement est total ! Aujourd’hui, on a des établissements qui arrivent à rentabiliser des machines à 300 000€ en 3 ans, ce qui est extrêmement rapide !
Un mot de la fin pour nos adhérents ?
Je vous invite à venir nous consulter dès que possible pour qu’on puisse trouver ensemble des solutions pour vous accompagner dans la revalorisation de vos déchets !