Mener une démarche qualité dans la gestion du linge en établissement de santé est crucial, car les facteurs de risque sont nombreux. En effet, les textiles sont à l’origine de 20 % des infections nosocomiales. L’approche RABC (Risk Analysis and Biocontamination Control) est conçue pour garantir de manière continue la qualité microbiologique des textiles traités en blanchisserie. Elle est régie par 7 principes :
• Identifier les dangers microbiologiques lors des processus de traitement du linge dans la blanchisserie.
• Déterminer les points de maîtrise pour les dangers identifiés (des points critiques et de contrôle, par exemple certains lieux nécessitant une surveillance accrue). Définir la tolérance pour chaque point de maîtrise.
• Mettre en place un système de surveillance (visuelle ou contrôle bactériologique) des points de maîtrise.
• Prévoir des actions correctives lors de la détection de défaillances.
• Établir des procédures de vérification du système RABC.
• Éditer une documentation qui garantit la traçabilité des actions effectuées dans le cadre de la méthode RABC.
Maîtrise du budget
Lorsqu’une entreprise internalise la gestion de son linge, elle peut mieux maîtriser son budget à long terme.
Tout d’abord, elle peut maintenir sa section d’amortissements, c’est-à-dire le montant qui est déduit chaque année du coût initial de l’investissement dans la blanchisserie interne.
Ensuite, elle peut mieux gérer le coût d’exploitation du linge sur le long terme, car elle est moins soumise aux fluctuations de coûts extérieurs, tels que les tarifs des prestataires externes, les variations des prix des matières premières ou encore les coûts de transport.
Maîtrise de l’outil de production
En internalisant sa blanchisserie, le gestionnaire de l’établissement dispose d’une maîtrise totale de l’outil de production. Il peut ainsi définir les processus de production et les adapter en fonction de ses besoins. Cette maîtrise permet également de mettre en place une organisation rigoureuse du travail, de la réception du linge sale à la distribution du linge propre, en passant par toutes les étapes de tri, de lavage, de séchage, de repassage et de pliage.
Contrôle de l’hygiène
Pour tous les établissements accueillant du public, l’hygiène est une préoccupation majeure des directeurs. En outre, en internalisant la blanchisserie, le gestionnaire peut garantir une propreté microbiologique irréprochable du linge. En effet, il est possible de mettre en place des protocoles de nettoyage et de désinfection stricts, en fonction des normes sanitaires en vigueur, pour assurer une hygiène optimale du linge. C’est le cas, par exemple, du principe de la marche en avant qui consiste à ne jamais faire revenir le linge propre dans la zone de linge sale grâce à la blanchisserie barrière. Cela permet notamment de répondre aux exigences de certains établissements de santé, qui doivent respecter des normes de propreté très strictes pour garantir la sécurité de leurs patients.
Gain en souplesse d’utilisation
En possédant leurs propres équipements de blanchisserie, les gestionnaires peuvent mieux planifier et contrôler l’ensemble du processus.
Cela permet une organisation plus souple et une meilleure gestion du stock de linge propre dans la structure. Les besoins en linge peuvent être couverts de façon régulière et en quantité suffisante, ce qui réduit le turn-over du
stock et améliore la flexibilité. Le stock de linge nécessaire est réduit au minimum et les dotations sont adaptées aux besoins de chaque service. De plus, les demandes de linge urgentes et ponctuelles peuvent être satisfaites
plus rapidement.
Renforce les compétences en interne
La réinternalisation du traitement du linge peut créer des emplois dans l’entreprise, ce qui peut contribuer à soutenir l’économie locale en période de crise. Elle offre aussi l’opportunité de former le personnel de l’établissement à la gestion du linge et de renforcer les compétences internes en matière de blanchisserie. Cela permet d’impliquer davantage les employés dans la qualité du service et de mieux répondre aux besoins spécifiques de l’établissement en matière de traitement du linge. De plus, cela peut également favoriser la prise de conscience de l’importance de l’hygiène et de la sécurité du linge, ce qui peut avoir un impact positif sur la qualité des soins et la satisfaction des patients.
En conclusion, relever le défi de réinternaliser le circuit du linge dans votre établissement est possible ! Opter pour une blanchisserie intégrée vous permettra de maîtriser votre budget à long terme, de mieux gérer l’outil de production du linge, de respecter les règles d’hygiène et de
former vos équipes à la gestion du linge.
C’est vos patients qui vont être ravis !
Pouvez-vous présenter la société MIELE Professional ?
Le groupe Miele est une société allemande et familiale créée en1899, spécialisée dans l’univers de l’électroménager, de la buanderie professionnelle et du lavage et de la désinfection de l’instrumentation dentaire, médicale et de laboratoire (verrerie). Avec un chiffre d’affaires de plus de 5 Milliards d’euros en 2002 et plus de 24 000 collaborateurs, le groupe Miele a construit sa notoriété grâce à l’excellence des produits qu’il fabrique, sur la du-
rée de vie des machines, la simplicité d’utilisation, les performances et les économies d’énergies sont les piliers de la réussite du groupe. La satisfaction client a toujours été au centre de nos préoccupations et le slogan « Immer besser » (toujours mieux) est réellement la direction incontournable qu’a pris le groupe depuis des dizaines d’années : toujours mieux pour la planète, toujours mieux pour le client, toujours mieux pour le personnel et toujours mieux pour la performance. Les machines sont intégralement fabriquées dans nos usines en Allemagne.
Selon vous, pourquoi la gestion du linge est-elle si importante en établissement de santé ?
La fonction linge est un poste qui peut devenir coûteux s’il n’est pas réfléchi et optimisé. Il est important d’adapter le matériel au nombre d’ETP, au nombre de lits, en tenant compte des spécificités de chaque établissement. La détermination précise du volume de linge à traiter au quotidien est le point de départ de la réflexion. Il convient aussi de prendre en considération l’aspect normatif et les risques de contamination car le linge peut être un vecteur de contamination très puissant et il convient de limiter ces risques. Enfin, il y a une notion humaine au travers de la fonction linge et le linge des résidents se doit d’être traité avec le plus grand égard et la plus grande attention car nombre de nos anciens placés en maisons de retraites se raccrochent souvent à ces seuls effets personnels qu’il leurs reste. Une mauvaise approche de cette fonction linge au sein de l’établissement peut conduire à des surcoûts très importants, à des épidémies non contrôlées ou à des familles non satisfaites du traitement du linge de leurs aînés.
Comment a évolué le marché de la blanchisserie dernièrement ?
Le marché de la blanchisserie en général se segmente de plus en plus et devient beaucoup plus « technique » qu’il ne l’était jusqu’à présent. Cela est dû à plusieurs facteurs tels que la nature des textiles avec des vêtements de plus en plus techniques ne pouvant être lavés dans des tunnels de lavage traditionnels, la nature des lessives et l’aspect environnemental qui préconisent de plus en plus des lavages à basse température. Il y a aussi un aspect normatif qui rend cette activité beaucoup plus professionnelle qu’elle ne l’était jusqu’alors. La tendance générale reste toujours l’externalisation du linge plat et du grand plat. Les draps et autres linges de lits peuvent être traités en tunnels de lavage en blanchisseries industrielles mais la hausse des coûts des contrats depuis quelques mois fait que de nombreux établissements mènent une réflexion de ré-internalisation.
Certains fabricants de textiles l’ont bien compris et proposent maintenant du linge de lit qui ne nécessite aucun repassage puisque c’est une des problématiques du traitement du linge plat. En tant que fabricant et partenaire de très nombreux groupes d’EHPAD, on ne peut que constater une demande de plus en plus prononcée pour de la ré-internalisation de la fonction linge au sein des établissements de santé. Il en va de même pour l’hôtellerie et notamment l’hôtellerie de luxe 4 et 5 étoiles qui optent de plus en plus pour une gestion intégrale de la fonction linge pour conserver leur indépendance et le choix de leurs articles textiles.
La blanchisserie externalisée a connu une très forte augmentation de ses activités lors de la période Covid. Est-ce toujours le cas ?
L’augmentation de l’activité a principalement été ressentie dans le secteur médical et les EHPAD. Cela n’a pas du tout été le cas pour un grand nombre d’activités telles que l’hôtellerie, la restauration ou l’hébergement résidentiel non médicalisé. Le taux de changement et de lavage du linge en maisons de retraites a été en forte augmentation et là où on avait l’habitude de laver les draps tous les 3 jours, on passait souvent à un lavage quotidien pour éviter la propagation du Covid. Les tenues du personnel étaient aussi beaucoup plus souvent lavées et désinfectées. On assiste à un retour des volumes beaucoup plus cohérents et rationnels et donc l’activité d’externalisation semble se ralentir.
Auriez-vous des données chiffrées à fournir à nos adhérents sur l’évolution des coûts de la sous-traitance ?
Je ne dispose pas de données précises sur l’évolution des coûts mais uniquement d’informations communiquées par des centrales de référencements, par des services achats de groupes d’EHPAD ou par les établissements eux-mêmes qui nous indiquent tous des hausses considérables des contrats depuis le début de l’année. Certains contrats sont même parfois dénoncés par les loueurs eux-mêmes qui doivent eux aussi rationaliser leurs coûts de transports et donc leurs tournées terrain.
Didier Garot – Responsable grands Comptes Nationaux
et Export Miele Professional
Est-ce la fin des prestations de linge externalisées ?
Non pas du tout. L’externalisation est, et restera, une activité très importante pour un établissement. On ne sera jamais dans la politique du tout ou rien mais, au contraire, de plus en plus dans une logique de réflexion et de choix en fonction de la localisation de l’établissement par rapport à la localisation de la blanchisserie industrielle, et de la nature des textiles en place dans l’établissement.
Ré-internaliser à de nombreux avantages mais aussi certains désavantages tels que : la mise aux normes d’un local ou création d’un local avec des coûts d’investissements importants, la gestion interne du budget, l’achat des approvisionnements en lessives, en étiquettes de marquage, en accessoires diverses, l’embauche éventuelle de personnels supplémentaires…
Quelles sont les 3 plus gros avantages à la ré internalisation du circuit de linge pour un établissement ?
• Le choix du linge. L’établissement n’est plus dans le cadre de la location du linge. Il lui appartient et il peut donc choisir la qualité qu’il souhaite donner à son linge ou le personnaliser. Il peut opter pour du linge qui ne nécessite aucun repassage avant pliage.
• La disponibilité du linge à court terme et la qualité globale de la prestation faite sur place.
• L’indépendance en matière de coûts et la possibilité d’adapter ces coûts en fonction du taux d’occupation réel de l’établissement.
Quelles offres disposez-vous chez MIELE Professional qui pourrait répondre aux besoins de nos adhérents ?
Trois grandes catégories de linges vont devoir être traitées au sein de l’établissement : le linge plat, le linge d’éponge et le linge de résidents. Les machines fabriquées par Miele peuvent répondre à ces trois catégories puisqu’il sera tout à fait possible de faire de l’aquanettoyage pour du linge de résidents dans la même machine que celle qui traitera les draps avec des programmes de désinfection thermique ou chimico-thermique. Un lave-linge aseptique de 24 kg pourra répondre aux normes de mise en avant ou RABC
et traiter environ 180 kg de linge sur 7h de travail quotidien. Pour un établissement de 80 lits, nous avons coutume de proposer deux lave-linge de 16kg ou 24 kg en frontal ou barrière, deux sèche-linges de 400 litres et une repasseuse d’une longueur de rouleau d’environ 160 cm.
Notre structure de vente directe permettra aux établissements d’avoir une approche en direct avec notre équipe commerciale qui pourra conseiller, et notre équipe technique se chargera du bon fonctionnement des machines pendant toute sa durée de vie, grâce à des contrats de maintenance adaptés à l’utilisation. Notre bureau d’étude pourra se charger de la conception des plans et indiquera toutes les attentes techniques nécessaires. Il sera le relais avec les architectes chargés des travaux dans l’établissement.
En matière d’offre financières, au-delà des conditions négociées avec AMi2, des solutions traditionnelles d’achat, Miele pourra aussi proposer des solutions de leasing avec option d’achat qui permettra aux établissements de pouvoir passer l’intégralité du montant des équipements ainsi que tous les services associés (installation, mise en service, contrat de maintenance préventive et curative…) dans le budget de fonctionnement pour ne pas avoir à transférer un budget de fonctionnement en budget d’investissement, qui en ces temps de forte inflation ne sont pas forcément plus importants.
Auriez-vous un conseil à donner à nos adhérents pour mieux gérer leur circuit de linge ?
Le circuit du linge ne se restreint pas à la buanderie mais commence dans les chambres avec la collecte du linge. Toutes les étapes doivent être étudiées avant de valider une faisabilité de ré-internalisation. On distinguera : la collecte du linge, le transfert du linge souillé, le détachage du linge et la zone de réception du linge sale, le lavage du linge, la finition du linge, le stockage du linge, la remise du linge dans les étages. Trop souvent la fonction linge passe au second plan et est considérée comme une source de dépense. Il faut aussi raisonner à l’inverse en se disant que ça peut être une source d’économies et d’image positive !
Dessin du mois réalisé par Ian Dairin, salarié AMi2 et illustrateur.